Mon parcours d'Educatrice de Jeunes Enfants : de l'exploration à la passion

Le début

Aînée de ma famille, il a toujours été assez claire pour tout le monde que je travaillerais avec les enfants une fois adulte. Moi qui adorais m’occuper de mes cousins/cousines, ce fut sans grande surprise qu’après le collège j’ai dit à mes parents « je voudrais faire travailler avec les enfants plus tard ». 

Mais voilà : 

Depuis petite, j'ai toujours détesté l'école. Mauvaise élève, au sens où je n'avais pas de bons résultats et gros sentiments de ne pas comprendre la logique de l'école, je ne me suis jamais vraiment sentie à ma place. Quand,  à la fin du collège, on m'a demandé de choisir mon orientation, me voici un peu au pied du mur sans savoir où aller mais surtout avec les discours de mes profs « Bon Maëlle, vu tes notes, il vaudrait mieux que tu fasses un CAP ou un BEP, un BAC ça va être trop dur pour toi ». 

Sympa. 

Oui, les profs ne croyaient pas forcément en moi. Heureusement, mes parents eux, croyait un peu plus en moi et nous avons choisi ensemble de m’inscrire dans un BAC ST2S. 

Et de toute façon, mon rêve était même devenu un objectif. Peu importe que les autres n’y croit pas, moi j’y croyais. Me voici donc en Seconde ST2S, enfin ! 
C’est à ce moment-là que j’ai fait mon premier stage en crèche dans lequel j’ai découvert le métier l’Educateur de Jeunes Enfants et j'ai su que je voulais faire cette formation. 

A la fin de mon BAC, n’ayant pas l’âge requis pour entrer en formation d’EJE (née en fin d’année, forcément), j’ai choisi de faire une préparation aux concours d’entrée les lundis, mardis et vendredis pendant 6 mois, travailler en centre de loisirs les mercredis et les vacances scolaires et de faire un stage en crèche et en RPE les jeudis. A la fin de ces 6 mois, me voici animatrice périscolaire jusqu’en juillet pour me faire de l’expérience auprès des enfants et aussi travailler (parce que c’est toujours cool). 

J’ai passé plusieurs concours d’entrée pour pouvoir entrer en formation : Lyon/Valence, Montpellier, Besançon et Marseille pour EJE, Lyon et Dijon pour Auxiliaire de Puériculture. Je souhaitais passer le maximum de concours, j’ai aussi passé Auxiliaire pour avoir plus de chances d’avoir quelque chose l’année suivante (tout en pensant tout de même à faire une VAE plus tard d’EJE). J’ai finalement eu les concours de Marseille pour EJE, et Lyon et Dijon pour Auxiliaire. Bien évidemment mon choix a été vite fait même si je partais dans une ville inconnue. 

La formation EJE

Me voilà partie à Marseille pour 3 ans. 3 ans c’est long mais aussi très court. Sur le coup, j’ai trouvé que ces 3 ans avait été particulièrement long, entre la remise en question, le fait d’être loin de ma famille mais aussi toutes les nouvelles connaissances sur le développement du jeune enfant et la psychologie. 

3 ans d'études dans une ville inconnue, des stages tous très mais ce sentiment que j'étais à ma place dans cette formation, que j'avais enfin trouvé ma voie. Durant mes deux premières années, j’ai pu faire 4 stages bien différents : un en RPE pendant 8 semaines, trois en crèches dans lesquelles je suis restée 8 semaines à chaque fois. Une crèche associative (qui reviendra un peu plus tard), une crèche d’entreprise et une crèche privé. Pour mon stage long, j’ai eu la chance de pouvoir intégrer une MECS pendant 9 mois. 

Les stages sont des passages très importants dans la formation et c’était d’ailleurs ce que je préférais dans la formation, mais les dossiers sont extrêmement prenant et important pour se former. Il en existe différents en fonction des écoles, mais on retrouve toujours le mémoire de fin d’étude ainsi que les dossiers d’action éducative. J’avais fait mon mémoire sur la séparation pour des enfants placés en Maisons d’Enfants à Caractère Social. 

Le 30 juin 2016, je devenais Educatrice de Jeunes Enfants. Voilà bientôt 7 ans que je SUIS éducatrice, non seulement du fait de mon diplôme mais surtout intérieurement. Parce qu'Educatrice n'est pas un métier que je fais, mais bien une façon d'être. Pendant toute ma formation, on m'a répété "on ne FAIS pas éducateur, on EST éducateur". Cette formation permet de faire le point sur beaucoup de choses tant personnellement mais aussi professionnellement. C'est un grand boost de maturité et elle permet un grand développement personnel. Après 6 ans et demi, c'est le message que je souhaite transmettre aux nouveaux professionnels. Être avant de faire, parce que le savoir-être est essentiel dans ce milieu. 

C’est évidemment un chemin semé d’embûche car on traverse beaucoup de doutes, de remises en question, de difficultés. Car oui, cela va demander de se remettre en question soi-même mais aussi et surtout sa petite enfance, son éducation. Et oui, car avancer c’est aussi être en accord avec ce qu’on a connu. 

Mes expériences

Après mon diplôme, j'ai eu l'occasion de travailler en Maisons d'Enfants pour faire des remplacements pendant quelques semaines. Suite à cela, j'ai pu faire quelques remplacements dans des crèches puis j'ai finalement signé mon premier contrat en tant qu'EJE en décembre 2016 dans une crèche. Une crèche qui fait partie d'une association (lyonnaise) qui me tient tout particulièrement à cœur car j'avais fait un stage en première année de formation dans une crèche de l'association et que nous partageons beaucoup de valeurs. Je suis d'ailleurs restée dans cette association pendant 3 ans, en variant un peu les postes pour découvrir tout ce que l'association proposait : remplacement de congé mat, EJE volante sur l'ensemble des crèches de l'association puis EJE en continuité de direction dans une crèche pendant 2 ans. 

Suite à ça, j'ai eu la chance de pouvoir revenir à mon premier amour : la MECS. 

Je vous en parlerais très rapidement un peu plus, car cette expérience a beaucoup compté pour moi et on trouve peu de retour d'EJE dans ce milieu. Je suis restée 2 ans et demi dans ce milieu avant de choisir de retourner dans un milieu plus "ordinaire". La MECS m'a permis de me reconnecter à mes valeurs les plus profondes, à savoir ce qui était important pour moi, ce que je voulais ou ne voulais pas dans mon travail. Et c'est en ça que la protection de l'enfance et mes expériences en MECS ont participé à mon développement personnel ainsi que professionnel. 

Après cette expérience, j'ai décidé de retourner dans un milieu "ordinaire" : la micro-crèche. J'ai été en continuité de direction dans 3 micro crèches (je travaillais environ 1 jour/1 jour et demi par semaine dans chaque structure) pendant 6 mois avant de me consacrer à mon entreprise dans l'accompagnement des professionnels de la petite enfance.

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